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Le mouvement Soka Gakkai et ses principes

 Présentation du mouvement Soka Gakkai et de ses principes :

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La Soka Gakkai à travers l’histoire

Le fondateur et premier président de cette organisation bouddhiste laïque était Tsunesaburo Makiguchi, un éducateur voué à la réforme du système éducatif japonais. Makiguchi préconisait une approche plus humaniste de l’apprentissage, encourageant les enfants à mener une vie créative et épanouie et à apporter une valeur positive à la société. Il a découvert dans le bouddhisme de Nichiren une philosophie qui reflétait et revitalisait sa pensée et, en 1930, il fonda la Soka Gakkai – Société pour la création de valeurs.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, les autorités militaires imposèrent des lois oppressives au peuple japonais. Toute dissidence était impitoyablement réprimée. Makiguchi fut emprisonné pour s’être opposé à la politique du gouvernement militariste. Il décéda en prison en 1944. Emprisonné aux côtés de Makiguchi, son confrère éducateur et plus proche confident, Josei Toda. Sorti de prison en 1945, Toda travailla sans relâche pour reconstruire l’organisation Soka Gakkai en un mouvement bouddhiste de base à vocation universelle qui offre un message d’espoir et de délivrance dans un climat de dévastation, de pauvreté et le désespoir au Japon d’après-guerre. Avec Toda comme deuxième président, l’organisation se développa rapidement.

Le nouveau président encouragea alors les membres du mouvement à relever le défi de la « révolution humaine », un processus de maîtrise de soi par lequel un changement positif dans la vie intérieure d’un individu se reflète dans son environnement extérieur, et finalement dans la toute la société. Toda était déterminé à voir la fin de la guerre. En 1957, il lança un appel passionné pour l’abolition des armes nucléaires qui, selon lui, étaient une manifestation des aspects les plus sombres de l’esprit humain. La réalisation de la paix dans le monde est devenue un objectif fondamental de l’organisation. Aux côtés de Toda se trouvait un jeune homme du nom de Daisaku Ikeda, qui s’est dévoué de tout cœur à soutenir la croissance et le développement de la Soka Gakkai. En 1960, deux ans après la mort de Toda, Ikeda devint son troisième président.

C’était l’époque de la guerre froide. Les tensions mondiales étaient élevées et la menace du chaos nucléaire planait sur toute l’humanité. Ikeda croyait que le message du Sûtra du Lotus de la dignité de toute vie pouvait contribuer à l’avancement de la paix dans le monde. Sur l’île de Guam, en 1975, il établit une nouvelle organisation mondiale – la Soka Gakkai internationale (SGI). Ikeda a également considéré que l’établissement d’un dialogue entre les peuples de différents pays, cultures et systèmes de croyances était une étape fondamentale pour la paix dans le monde.

En tant que leader du mouvement bouddhiste laïc, il a continué à rencontrer des militants pour la paix et des penseurs de premier plan du monde entier. Les dialogues et les publications qui en ont résulté englobent des questions politiques, culturelles, philosophiques et scientifiques, explorent la vie et l’univers et recherchent des solutions aux problèmes auxquels notre monde en évolution rapide se trouve confronté. Ikeda a également fondé des institutions de recherche sur la paix, l’éducation et la culture en vue de promouvoir une meilleure compréhension entre les peuples du monde.

Depuis sa création, la SGI est devenu un mouvement planétaire regroupant 12 millions de membres dans 190 pays et territoires à travers le monde. Chaque organisation SGI partage la même philosophie et les mêmes pratiques de base, mais a la liberté de fonctionner de manière indépendante dans le cadre de la culture et des lois de son propre pays. Respecter et célébrer les différences individuelles et culturelles est un principe fondamental de la SGI.

Le mouvement bouddhiste Soka en France

D’une manière générale, le champ d’activité du mouvement Soka est local, soutenant ses membres qui se réunissent en petits groupes afin d’approfondir l’étude et la pratique du bouddhisme de Nichiren ensemble. Aujourd’hui, on compte environ mille groupes de ce genre à travers toute la France. En plus de ces activités locales, le mouvement Soka propose également à ses membres des réunions de soutien et d’encouragement, des expositions à vocation culturelle, des conférences et des séminaires, afin de contribuer à l’épanouissement de chacun et à la société dans son ensemble, comme le souhaitait Nichiren.

Le mouvement Soka en France diffuse les enseignements bouddhistes de Nichiren et accompagne ceux qui désirent s’engager sur cette voie spirituelle. Selon les dernières estimations, le mouvement Soka compte en France environ 20000 pratiquants. Le mouvement lui-même est structuré en trois associations. Une association religieuse de loi 1901, l’Association Cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren (ACSBN), qui gère les centres bouddhiques Soka et les cérémonies qui s’y déroulent. Une association culturelle de loi 1905, l’Association Cultuelle Soka de France (ACSF), qui s’occupe des évènements tels que conférences, expositions, manifestations culturelles, mais aussi activités d’étude bouddhique et séminaires. Et enfin une association dédiée à l’édition de livres et de périodiques sur le bouddhisme et à la vente d’accessoires de pratique, l’Association de Commerce, d’Edition et de Prestation (ACEP).

Les origines du mouvement Soka : le courant du Sûtra du Lotus

La philosophie bouddhiste du mouvement Soka se fonde sur les enseignements de Nichiren Daishonin, moine japonais du XIIIe siècle, qui s’inscrivit dans la lignée du Sûtra du Lotus. Le coeur de cet enseignement est que chaque vie humaine possède le potentiel de la bouddhéité et est donc digne du plus grand respect. Son but est de permettre à chaque personne de manifester la bouddhéité afin de mener une vie heureuse et d’aider les autres à faire de même. La pratique qu’a établi Nichiren afin d’ouvrir ce potentiel de la bouddhéité présent en chacun est la simple récitation du mantra : “Nam-myoho-renge-kyo”. À partir de soi et des gens qui nous entourent, ce bonheur s’étendra à la société et au monde. C’est là le but principal de la foi en tant que pratiquant du bouddhisme de Nichiren et membre du mouvement Soka.

L’enseignement du bouddhisme de Nichiren contient trois aspects fondamentaux, à savoir : la foi, la pratique et l’étude. La foi signifie croire aux enseignements de Nichiren, basés sur le Sûtra du Lotus de Shakyamuni. Les pratiquants du mouvement Soka ne prient pas des statues du Bouddha ni ne le “divinisent”. Au sein de la Soka Gakkai, la foi est basée sur le Gohonzon, « objet de respect fondamental » établi par Nichiren. Il s’agit d’un mandala qui est la représentation graphique de l’essence du Sutra du Lotus. La pratique bouddhique quotidienne s’accomplit devant ce mandala.

En plus d’avoir foi dans le Gohonzon et de réciter Nam-myoho-renge-kyo à voix haute face à ce dernier, le bouddhisme de Nichiren se met en pratique dans la vie quotidienne. La foi ne peut se résumer à un concept théorique, mais prend sa valeur dans l’action. Ainsi la pratique comporte deux aspects. Un aspect personnel – la pratique pour soi – et un aspect altruiste – la pratique pour les autres. Le but de la pratique, autre que l’amélioration de sa propre situation, est d’aider les autres en les encourageant à travers ses propres expériences et en partageant avec eux les enseignements du bouddhisme.

Vient ensuite l’étude. Il s’agit de lire les écrits de Nichiren Daishonin et d’en tirer des enseignements pratiques pour soi-même et les autres. Les membres de la Soka Gakkai étudient également les commentaires et les encouragements du président de la SGI, Daisaku Ikeda. Ce dernier explique en des termes accessibles comment une personne peut manifester sa bouddhéité à travers les difficultés de notre monde contemporain. L’étude nourrit la foi et motive à pratiquer. 

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La promotion de la paix, de la culture et de l’éducation

La philosophie du mouvement Soka implique l’action citoyenne pour faire vivre les valeurs de paix, de culture et d’éducation – trois éléments qui enrichissent nos vies et contribuent positivement à la société. Si la foi, la pratique et l’étude pouvait être comparé à du carburant pour l’état de bouddha, participer aux activités du mouvement Soka et contribuer à la société correspondraient au véhicule, et la paix représenterait la destination. Une fois que l’on commence à comprendre le sens de la foi, on éprouve le désir de s’impliquer dans les activités du mouvement Soka et dans des actions pour la paix, la culture et l’éducation.

Toutes les activités du mouvement visent, en définitive, à apporter une contribution active à la société. Elles sont l’expression du voeu du Bouddha de “soulager la souffrance et apporter la joie”. Elles encouragent les gens à ressentir un sentiment de connexion avec les problématiques qui se posent à l’échelle mondiale, telles que le désarmement nucléaire, le sort des réfugiés, ou le développement durable.